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Frank Flying Brebi'z Team
4 juillet 2008

ROULAGES (MAMAN NE LIS PAS CE PASSAGE…)

BO4

C’est bien beau de passer son temps en assemblées générales studieuses à analyser chaque détail de l’organisation

Mais parfois il faut entrer dans le vif du sujet et s’entraîner vraiment à rouler dans des conditions les plus proches possibles du tour de France moto.

Depuis que nous avons acheté boldorette (oui j’ai décidé de l’appeler comme ça, c’est nul mais c’est ma moto et je fais ce que je veux) nous avons procédé à plusieurs roulages de ce genre.

Ce qui suit représente seulement un extrait de ces moments car il n’est rien plus difficile à expliquer et donc à partager que ce que ressent un motard lorsqu’il se livre à son exercice favori

La première sortie de Boldorette

On l’avait vraiment gâtée notre moto : trois semaines dorlotée par un fan des motos anciennes (voir le chapitre « l’arc de triumph ») et une liste impressionnante d’interventions : carburation, pneus, durites aviation, batterie plus un tas de trucs que j’ai pas bien compris tout ça pour un montant qui me fait entendre un bruit de tiroir caisse à chaque fois qu’on la met sur la béquille.

Une fois prête Bruno et moi décidons de la remonter au siège de l’association (qui est aussi son domicile conjugal) via MONTPELLIER. On se choisit bien sur un itinéraire modèle « DARK DOG MOTO TOUR » et on y va sous un soleil radieux.

Dès les premiers virages Bruno se croit obligé de me rappeler à nouveau la différence entre un pilote, un poireau et un surdoué du guidon (chacun s’attribuera sa propre catégorie)

Pour les non spécialistes je précise qu’aller vite avec une moto moderne ne pose pas vraiment de problème : puissance des moteurs, qualité de suspensions et du freinage permettent  à la moto de pardonner toutes les erreurs du pilote (et c’est un spécialiste qui vous le dit)

Mais voir notre pilote au guidon de notre antiquité c’est un pur bonheur, cette capacité à tordre la bécane  à chaque freinage avant de la placer sur l’angle d’une manière impeccable et d’ouvrir en grand le plus tôt possible c’est un spectacle que peu de frimeurs en super sportive pourraient nous offrir.

Une précision pour ce qui ne connaîtraient pas l’expression « tordre la bécane » : et bien dans ce cas ce n’est pas une expression, il suffit d’imaginer la roue avant qui part d’une coté la roue arrière qui part de l’autre tout cela au moment du freinage et on peut se faire une idée de ce qu’est un vrai fondu.

Après quelques heures de ce charmant spectacle Bruno me propose d’échanger nos motos pour que je profite un peu de Boldorette. En me la passant il se contente d’un sobre : fais gaffe ça freine pas du tout.

Prudent je prends le guidon et commence à enquiller les virages sans forcer, la moto est étonnamment maniable vu son gabarit et son poids, le moteur est un peu haut dans les tours mais répond présent quand il le faut (j’ai toujours rêvé d’être journaliste à moto journal) quand aux freins Bruno n’avait pas menti c’est très loin de ce à quoi nous sommes habitués.

Le problème c’est que lors des enchaînements de grandes courbes on reste un moment sans freiner et que lorsque arrive un angle droit et qu’on freine comme avec une moto moderne on a droit à un « ça passe pas – ça passe pas ! » dans le plus pur style Joe Bar Team

J’arrive néanmoins à survivre jusqu’à une grande descente ou le moteur se met à ratatouiller, Bruno me voit en difficulté se tourne et me dit : t’as plus de phares !

A ce moment là et malgré la pente sévère le moteur s’arrête j’ai juste le temps de me ranger sur le bas coté à un endroit à peu près à l’abri des camions et caravanes.

Donc on résume : nous sommes au milieu de nulle part et ce n’est pas une image, pour que les plus jeunes me comprennent bien je ne prendrais qu’un exemple : les portables ne captaient pas (si si ça existe des coins comme ça)

Sur la carte un village au nom improbable se trouve à quelques kilomètres dans le sens de notre marche mais les chances d’y trouver un garage sont faibles.

En vrai pro de la course Bruno a, à ce moment là, la seule réaction adéquate : il sort son paquet de clopes et s’en allume une. Tout en tournant autour de la moto d’un air consterné nous avons alors une discussion d’une haute teneur philosophique sur : les motos anciennes, cette saloperie de vérole de faisceau électrique, le mec qui nous a vendu la bécane (dommage on avait pas de poupée de cire avec nous) et l’électricité en général.

Apres avoir bidouillé quelques trucs (je ne peux pas être plus précis) on décide de repartir en poussant (on était en descente je le rappelle) jusqu’au prochain village dans l’espoir de pouvoir y laisser la moto

Par principe Bruno essaie de relancer le moteur dans la descente et là … miracle ça repart

On poursuivra cette longue ballade sans phare ni clignos en prenant bien soin de se garer en pente à chaque arrêt (pratique surtout dans les stations service)

Je quitte Bruno à quelques kilomètres de chez lui pour regagner mon domicile et il téléphonera le soir pour m’annoncer que Boldorette est définitivement tombée en panne avant qu’il arrive et qu’il a donc fini cette première virée à la poussette (donc à l’ancienne en fait)

125_cbr                                                             125_CBR_2

A star is born (ou ces ptis cons ne respectent plus rien, ou Annie ne lis pas ce passage)

Quelques semaines plus tard, Boldorette réparée (en fait je ferais un chapitre spécial sur son séjour chez les mécanos) on décide de refaire un roulage avec cette fois Alain et son fils Thibault qui vient d’avoir son permis 125 et une superbe Honda CBR de la même cylindrée.

Bruno et moi faisons une étape de liaison pour rejoindre le domicile d’Alain et Annie puis nous partons tous les 4 pour une superbe spéciale autour du Ventoux (comme des cyclistes mais sans se shooter avant)

Equipe hétérogène au niveau des bécanes (900 Bol d’Or, R1200 GS, 850 TDM, 125 CBR) mais soudée par l’envie de rouler ensemble.

Avant le départ j’interroge Bruno sur l’état de mon pneu avant (18 000 kms quand même) il l’étudie attentivement puis me dit gravement : Frank tu peux attaquer.

J’ai compris alors ce que Jeanne d’Arc avait ressenti quand son pote Gaby lui a dit d’aller jouer les HORTEFEUX avec les anglais.

On commence par des routes très sinueuses ou les virages hyper serrés se succèdent de manière démentielle, pas un bout droit, que du bonheur.

Pendant que les deux grands partent devant (Bruno et Alain) les deux gamins (Thibault et moi) roulent un peu en retrait

Mais en retrait ça ne veut pas dire en se traînant, il ne me faut pas cinq minutes pour me rendre compte que Thibault a le potentiel d’un futur très grand. Ce gamin qui totalise 700 bornes de bécane en cumulé a des trajectoires et des freinages de vieux briscard des routes.

Dans la deuxième partie du tracé, qui comporte plus de courbes rapides, Bruno propose à Thibault de passer devant. Trois virages plus loin Alain se met à klaxonner pire qu’à un mariage élyséen. On regarde tous avec étonnement son visage blafard et ses yeux exorbités. Il fait signe à Thibault de repasser derrière et je réalise que, comme il nous le confirmera plus tard, c’est la première fois qu’il voit rouler son fils (du moins avec nous) et que ça lui fait trop peur pour qu’il reste concentré.

Honnêtement on ne peut pas lui en vouloir j’aurais fait pareil à sa place, sauf que moi si j’avais été devant comme Alain (oui je sais les probas sont faibles) j’aurais pas enquillé comme lui dans ces routes démoniaques.

Notre équipage a fait une sensation certaine auprès de tout ceux qu’on a croisés au bord de la route (ou qui plongeaient dans les fossés en nous voyant) et Thibault a assuré comme un chef pendant tout le trajet.

Il a même eu droit (pour le plus grand bonheur de son père) à des conseils de pilotage de Bruno lui aussi espanté par le talent du gamin.

Bref : doué + conseils de Bruno, déjà que j’ai du mal à le suivre la prochaine fois il me met la pâtée.

La morale de cette ballade c’est que l’âge de la moto ou sa cylindrée n’ont pas une grande importance et qu’un bon pilote peut rouler en 125 avec n’importe quelle autre bécane (en clair Jean – Paul c’est quand tu veux…)

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